Après avoir abordé le chapitre des impacts que les lumières artificielles peuvent engendrer vis à vis du monde animal et de celui des insectes, nous abordons désormais un autre domaine, plus difficile à cerner que le précédent, à savoir les impacts de la pollution lumineuse sur la flore.

 

Photo : silène penché dont la pollinisation est effectuée par plusieurs espèces de papillons de nuit, la fleur ne s'ouvrant qu'en soirée et pour la nuit

.Impacts floristiques sous-estimés ?

Labourer de nuit sans lumière un champ réduit de 18 à 80 % la croissance des “ pestes ” agricoles végétales. Université de Bonn, Allemagne (Source : New Scientist 1998)

La lumière intervient dans les réactions photochimiques de la  photosynthèse.

Une plante a besoin d'une durée minimale journalière d'éclairement pour synthétiser la matière nécessaire à sa survie.

Elle a aussi besoin d'une interruption d'éclairement pour que les glucides synthétisés le jour puissent migrer la nuit dans le reste de la plante par la sève élaborée.

L’éclairage continu n’est pas favorable à la végétation et à la vie en général.

Les plantes respirent, de jour comme de nuit. Elles consomment donc de l’oxygène et rejettent du gaz carbonique. De jour, la respiration est masquée par le processus de photosynthèse qui est le phénomène dominant. De nuit, faute de lumière, la photosynthèse s'interrompt : la plante respire seulement, donc elle absorbe l'oxygène de l'air et continue à rejeter le gaz carbonique. En respirant en période d'obscurité, des réactions chimiques ont lieu libérant le gaz carbonique rejeté par la plante, et de l'énergie utilisée à divers processus d'entretien et de croissance. L'élongation cellulaire est liée aux auxines (sortes d’hormones de croissance végétales) qui, en partie détruites à la lumière, bénéficient de son absence. La nuit, l'amidon produit dans les chloroplastes est hydrolysé et utilisé ou stocké pour diverses utilisations.

 

Pour qu’une plante vive :

- la photosynthèse doit excéder la respiration, c’est-à-dire que le gain de gaz carbonique doit excéder les pertes,
- la respiration entretient l’ensemble et en permet la croissance.

La photosynthèse est, pour les plantes, une activité à haut rendement avec des inconvénients compensés par une nuit réparatrice vouée à l’entretien et au développement du système grâce à la respiration nocturne. Les deux phénomènes ne font pas intervenir les mêmes compartiments cellulaires ni les mêmes enzymes.

Conclusion : la  végétation a besoin de la nuit comme du jour pour se développer.

Source Ligue ROC

L’ouverture et la fermeture des fleurs

Certaines plantes à fleurs ouvrent leurs corolles de jour et les ferment la nuit. Il existe pourtant des fleurs nocturnes dont la pollinisation est effectuée par des papillons de nuit. Le cas du Silène penché est typique. Et la Belle de nuit s’ouvre le soir. Il est indéniable que la lumière joue un rôle de premier plan. Le phénomène est contrôlé par des substances appelées hormones, sécrétées par la plante. Il est subordonné aux variations de la quantité de lumière, plus précisément appelé «photonastie». On peut utiliser le terme de «nyctinastie», pour mieux désigner la réaction motrice des plantes à la succession rythmée des jours et des nuits.


Photo : Belle de nuit

 




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